Nous sommes tous concernés par la problématique de la pollution de l’eau. Lorsqu’il est question de micropolluants dans l’eau potable, les collectivités ont assurément leur rôle à jouer. La France, à l’avant-garde de la réglementation, fait office de référence Européenne dans ce domaine.
La pollution de l’eau met non seulement en péril l’équilibre des écosystèmes, mais aussi la santé humaine. Dans l’eau potable, les micropolluants (résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, pesticides, métaux lourds, etc.), en particulier, sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur les hommes. Même s’ils ne sont présents qu’en très faibles concentrations.
La réduction de la pollution de l'eau à la source
La première solution à envisager pour réduire cette pollution de l’eau, c’est ce que les autorités appellent la réduction à la source. L’idée : Limiter l’émission de micropolluants dans le milieu naturel en encadrant la production, la vente et l’usage des produits qui en sont à l’origine.
Par exemple, encourager des évolutions dans les usages domestiques de produits à l’origine de micropolluants et interdire la vente de certaines molécules. Certaines collectivités font aussi le choix de prohiber l’usage de produits phytosanitaires sur leur territoire.
Par ailleurs, les rejets d’un industriel ou d’un hôpital peuvent être encadrés par une convention spéciale de déversement. Celle-ci repose sur une analyse de ses effluents qui permet d’engager précisément l’industriel sur un niveau de perturbation à respecter. Objectif : faire en sorte que les eaux rejetées soient dépolluées ou au moins, puissent être traitables par la station d’épuration de la collectivité située en aval.
Un besoin d’actions à chaque étape du cycle de l’eau
Même si nous arrivions demain à les réduire à néant nos émissions de micropolluants dans le milieu naturel, nous n’aurions toujours pas la garantie d’avoir des eaux brutes totalement exemptes de ces micropolluants. Il y a plusieurs raisons à cela.
La première est qu’il y a des eaux polluées qui ne passent pas par le circuit d’épuration classique : les eaux de pluie ou d’irrigation qui se chargent de produits phytosanitaires dans nos champs (pesticides) et sur nos toitures (anti-mousse) par exemple. Les eaux de pluie qui charrient les métaux lourds laissés sur les voiries par nos pneus. Les exemples sont nombreux.
La seconde raison est que le milieu naturel a été pollué pendant longtemps, et qu’il faudrait des années pour que les polluants déjà présents dans les milieux naturels viennent à repasser sous des seuils acceptables.
Un traitement visant à abattre les micropolluants de l’eau destinée à la consommation humaine est donc essentiel.
Quelles conséquences sanitaires ?
Les études sur le sujet se multiplient. Certains composés sont déjà connus depuis longtemps, mais il en est découvert tous les ans, et bien que nous commencions à comprendre les effets de certains d’entre eux (hormones et perturbateurs endocriniens par exemple), nous savons déjà qu’il faut limiter au maximum l’exposition de la population à ces produits.
Un second effet pervers de ces polluants est qu’un contact avec plusieurs d’entre eux peut créer un « effet cocktail ». L’association de plusieurs micropolluants différents peut être à l’origine de conséquences plus graves et plus directes pour la santé humaine.
Des solutions pour éliminer les micropolluants de notre eau
Si les traitements utilisés dans les usines d’eau potable sont redoutablement efficaces pour dégrader certains types de pollutions, ils le sont beaucoup moins lorsqu’il s’agit de micropolluants organiques. Il existe toutefois, pour tous ceux qui, dès aujourd’hui, souhaitent assurer une eau de qualité à leurs administrés, des solutions qui peuvent être mises en œuvre afin de préserver la ressource en eau. Parmi ces traitements se trouvent :
- L’oxydation chimique qui fait généralement appel à l’ozone, parfois ajouté de rayonnement ultraviolets. L’ozone doit sa capacité oxydante à sa grande instabilité. En y adjoignant une étape d’adsorption sur charbon actif, l’oxydation permet d’éliminer de nombreux micropolluants présents dans les eaux usées.
- L'adsorption permet de fixer les micropolluants sur du charbon actif réutilisable après régénération. Classiquement, grâce à des filtres à charbon actif en grains ou en poudre. Ou de façon plus innovante et efficace, sur des lits fluidisés de charbon actif micrograins. C’est le principe de la solution CarboPlus développée par le Groupe Saur. L’avantage est que cette solution permet de réutiliser le charbon via une régénération thermique de ce dernier.
- La filtration membranaire [nanofiltration ou osmose inverse] permet de dresser une barrière physique qui empêche le passage des micropolluants. Le procédé se révèle particulièrement efficace pour le traitement des résidus médicamenteux. Son coût est malheureusement aussi très élevé. Et il laisse derrière lui la problématique de la gestion des concentrats de micropolluants retenus par les membranes.
Les micropolluants sont une problématique globale qui atteint à la fois l’environnement et la santé humaine. La législation Européenne qui a largement évolué en faveur de leur traitement ces dernières années, continue d’avancer en ce sens, aussi bien concernant l’eau potable que l’eau usée. S’il faut s’attendre à ce que la réglementation impose bientôt des abattements plus conséquents, il est urgent de devancer les attentes réglementaires afin de délivrer à tous une eau saine et de qualité.
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