Agriculteurs, industriels, professionnels de santé ou simples citoyens, nous sommes tous concernés par la problématique de la pollution de l’eau. Lorsqu’il est question de micropolluants dans les eaux usées, les collectivités ont assurément leur rôle à jouer. La France, à l’avant-garde de la réglementation, fait office de référence Européenne dans ce domaine.
La pollution de l’eau met non seulement en péril l’équilibre des écosystèmes, mais aussi la santé humaine. Dans les eaux usées, les micropolluants (résidus médicamenteux, pesticides, métaux lourds, etc.), en particulier, sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur les hommes. Même s’ils ne sont présents qu’en très faibles concentrations.
La première solution à envisager pour réduire cette pollution de l’eau, c’est ce que les autorités appellent la réduction à la source. L’idée : encourager des évolutions dans les pratiques de soin et d’hygiène et plus généralement, dans les usages domestiques de produits à l’origine de micropolluants. Mais aussi, encourager à la mise en œuvre de traitements spécifiques par les hôpitaux, par exemple. Par la récupération et le traitement des effluents, tout particulièrement dans les secteurs qui accueillent des malades nécessitant des traitements lourds.
Par ailleurs, les rejets d’un industriel peuvent être encadrés par une convention spéciale de déversement. Celle-ci repose sur une analyse de ses effluents qui permet d’engager précisément l’industriel sur un niveau de perturbation à respecter. Objectif : faire en sorte que les eaux rejetées soient dépolluées ou au moins, puissent être traitables par la station d’épuration de la collectivité située en aval.
Les flux de micropolluants d’origine domestique semblent, quant à eux, plus difficiles à maîtriser réellement. Ils sont cachés dans les produits que nous utilisons au quotidien (médicaments, produits ménagers, produits de bricolage, etc.). L’origine des micropolluants organiques est très variée et n’est pas nécessairement d’origine industrielle ou agricole. Par exemple, les produits appliqués sur les toitures pour ralentir la formation de mousses peuvent être lessivés par la pluie et se retrouver en station d’épuration.
La politique de réduction à la source, si utile soit-elle, garde donc ses limites. Car il existe une pollution diffuse qui semble vouloir toujours échapper aux collectes.
Chez nos voisins helvètes, parmi les milliers de micropolluants qui existent, les autorités ont identifié douze molécules cibles. Dans les stations d’épuration, 80 % de la charge globale de ces molécules cibles doivent désormais être éliminés. L’abattement de ces micropolluants est financé par une taxe aux habitants de 9 CHF par an qui sera appliquée jusqu’à ce que toutes les stations d’épuration soient équipées.
De quoi inciter à réfléchir, peut-être en amont de l’arrivée d’une telle réglementation en France, à la mise en œuvre d’une politique de traitement des micropolluants au niveau de la collectivité.
Pour aller plus loin, découvrez toutes les réponses à vos questions dans la rediffusion de notre webinar dédié à ce sujet :